Une paix victorieuse ou une trêve pour une génération. Le traité de Riga cent ans après sa signature

Les 20 et 21 septembre 2021, une conférence organisée par l’Institut De Republica, intitulée « Une paix victorieuse ou une trêve pour une génération. Le traité de Riga cent ans après sa signature », a été organisée pour nous rappeler l’importance de la guerre victorieuse contre les bolcheviks en 1920 – qui s’est terminée par la signature du traité de paix à Riga en mars 1921 – une guerre cruciale dans notre histoire et dans la lutte pour le maintien de l’indépendance.
« L’existence dans le voisinage d’une puissance impériale telle que la Russie était, est et restera probablement la fatalité de notre politique ».
La victoire de l’Entente dans la Grande Guerre, scellée par la signature du traité de paix de Versailles le 28 juin 1919, n’a pas permis à la Pologne de régler la question de sa frontière orientale. Alors que nous avions à peine recouvré notre indépendance, après de nombreuses tentatives pour régler la question au niveau diplomatique, un affrontement militaire appelé guerre polono-bolchevique s’est produit. – « Le traité de Riga, conclu le 18 mars 1921, fait partie de ces événements qui, surtout aujourd’hui, exigent un débat urgent. […] Il canalise tous les défis de la politique orientale de la Pologne, dont la pertinence ne s’estompe pas malgré 100 ans de sa conclusion. […] La victoire de Varsovie en 1920 n’a pas seulement sauvé le jeune État polonais de l’anéantissement, mais a également évité à l’Europe d’être submergée par la marée rouge du bolchevisme. […] Je n’ose pas faire une évaluation du traité de Riga et des décisions prises par nos diplomates. Mais je sais une chose : sans une réflexion constante sur ces événements, la Pologne n’a aucune chance de mener une politique orientale judicieuse », a écrit le Premier ministre Mateusz Morawiecki dans une lettre adressée aux participants à la conférence.
Le traité de Riga vu par l’Europe et la Pologne de l’époque
La conférence a réuni des spécialistes renommés de l’histoire de la diplomatie, des relations polono-soviétiques et de l’histoire politique et militaire de l’époque. La première journée a été consacrée à l’examen du traité de Riga du point de vue de l’Occident et des pays voisins. Les aspects politiques de la lutte de la Pologne pour le tracé de sa frontière orientale ont été soulignés dans son discours par le professeur Mariusz Wołos, qui, avec le professeur Marek Kornat, est l’auteur de la première biographie complète du ministre polonais des affaires étrangères Jozef Beck. Le professeur Marek Kornat lui-même, éminent spécialiste de l’histoire de la diplomatie, a consacré sa présentation à des perceptions que les gouvernements des puissances occidentales (France, Royaume-Uni, Italie et Etats-Unis) ont de la paix signée par la Pologne avec les Soviétiques. Le thème français a été approfondi dans la présentation de M. Małgorzata Gmurczyk-Wrońska (professeur), et la perspective espagnole a été présentée par M. Jan Ciechanowski (docteur habilité). Les thèmes allemands dans le contexte du traité de Riga ont été évoqués par trois historiens : M. Aleksander Stempin (docteur habilité, professeur de la WSE), M. Bernd Martin (professeur) et M. Eugeniusz Cezary Król (professeur). Le deuxième jour de la session a montré les réactions des politiciens et des groupements politiques polonais au traité de Riga. Le professeur Jan Żaryn a présenté au public le point de vue de la Démocratie nationale (Narodowa Demokracja) sur la question.
Le Versailles polonais
Le traité de Riga du 18 mars 1921 n’a pas seulement mis fin à la guerre polono-soviétique et déterminé le tracé de la frontière. Le traité a également établi des règles pour la restitution des biens culturels et scientifiques de la Russie soviétique. Il a permis le retour en Pologne de nombreuses possessions importantes, notamment les tapisseries du Wawel, l’ouvrage Metrica Regni Poloniae, de nombreux manuscrits de la Bibliothèque Załuski, le cabinet de gravures du roi Stanislas II Auguste, le tableau « Bataille de Grunwald » de Jan Matejko et l’épée de couronnement des rois polonais (connue sous le nom de « Szczerbiec »).
Organisateurs :
– Institut De Republica
– Département d’histoire des 19e et 20e siècles et d’histoire récente de l’université Nicolas-Copernic de Toruń.
– Groupe parlementaire des amateurs de l’histoire
Responsables scientifiques :
prof. dr hab. Jarosław Kłaczkow (professeur, docteur habilité)
dr hab. Zbigniew Girzyński, prof. ucz. (docteur habilité, enseignant universitaire)
Secrétariat scientifique :
Dominika Gołaszewska-Rusinowska
Mateusz Hübner
Anna Łukaszewska
Voir aussi:

L'Union européenne et les défis d'aujourd’hui
